L’Union douanière préconisée par les travaillistes, séduisante a priori, est peu envisageable dans la réalité. Certes elle a l’avantage de maintenir des échanges sans droits de douane entre le RU et l’UE et ainsi d’éviter le retour des frontières « dures ». Mais vis-à-vis des pays tiers le RU devra s’aligner sur la politique commerciale de l’UE ce qui, en soi, suffit à le rendre difficilement acceptable. Mais ce n’est pas tout. On oublie d’autres conséquences : au nom de l’Union douanière, le RU devra laisser entrer librement les biens importés des pays avec lesquels l’UE a un accord commercial (entre autres : Mexique, Canada, Corée, Afrique du Sud, Turquie,… y compris les pays en développement qui incluent d’anciennes colonies britanniques) mais sans réciprocité. En effet, le RU n’a pas -pour l’instant- d’accord avec ces pays qui ne sont nullement engagés par le deal et il n’est pas certain que le Ministre du Commerce ait beaucoup avancé pour conclure très vite des accords UE-compatibles. Les exportations du RU supporteront donc le droit de douane OMC (dit NPF) de ces pays partenaires de l’UE dont resteront évidemment exonérés les pays de l’UE. On comprend à la fois que les hard-brexiters s’excitent et que d’autres trouvent que vraiment, le Brexit est bien une grosse bêtise !
Brexit : la face cachée de l’Union douanière
Publié par Jean-Marc SIROEN
Jean-Marc Siroën est né à Paris. Docteur en Sciences économiques, Professeur aux Universités d’Orléans et de Paris Dauphine, il a écrit de nombreux livres et articles d’économie. Il intervient également dans les médias sur les questions internationales. Il livre ici son premier récit romanesque qui explore quelques épisodes de l’histoire du XX° siècle qui impliquèrent le célèbre économiste John Maynard Keynes. Voir tous les articles par Jean-Marc SIROEN
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